Craindre

L’amour, aussi bien que le feu, ne peut subsister sans un mouvement continuel, et il cesse de vivre dès qu’il cesse d’espérer ou de craindre.
L’amour de la justice n’est pour la plupart des hommes que la crainte de souffrir l’injustice.
Faute d’art, la crainte d’un mal nous conduit à un vice.
Redouter l’ironie, c’est craindre la raison.
Se repentir du passé, s’ennuyer du présent, craindre l’avenir: telle est la vie. Seule la mort, à qui est confié le renouvellement sacré des choses, me promet la paix.
Avant que de se jeter dans le péril, il faut le prévoir et le craindre – mais quand on y est, il ne reste plus qu’à le mépriser.
Je crains ce que je veux et veux ce que je crains.
Choisir, être choisi, aimer: tout de suite après viennent le souci, le péril de perdre, la crainte de semer le regret.
Heureux qui est dépouillé injustement, car il n’a plus rien à craindre de la justice.
Les choses et les êtres que nous aimons sont pour nous une souffrance, ne serait-ce que par la crainte perpétuelle de les perdre.